L’informatique en vidéos

Dans le vide éditorial qui caractérise ce blog ces derniers temps, je voulais quand même partager avec vous ces deux vidéos géniales et hilarantes que j’ai découvertes récemment.

La première est une version médiévale du helpdesk qui ravira tout ceux qui ont peiné en découvrant l’informatique:

La seconde c’est celle du dernier jour de Bill Gates chez Microsoft, vidéo dans laquelle il fait preuve d’une auto-dérision inattendue. Accrochez-vous, c’est tout en anglais non sous-titré:

Fév03

Il est où le taulier?

Vous vous dites sans doute que l’encéphalogramme de ce blog est à peu près aussi plat que ceux d’Eve Angelli et de François Hollande réunis (et bam!) et vous avez raison! En comparaison, le désert des tartares ressemblerait à l’avenue des Champs Elysées un soir de victoire de Coupe du Monde 98. Bon en même temps, ça n’a pas l’air de tellement vous gêner, pour preuve, je n’ai pas encore reçu de mail assassin du genre « Raf, tu nous spolies de ta prose géniale et débridée, reviens vite, on a besoin de tes idées salvatrices ». Même Jacques Attali n’est pas venu me demander conseil pour relancer la croissance, c’est dire si mes idées de doivent plus intéresser grand monde (mode Calimero!).

Et bien figurez vous que cette inactivité poussée n’entame pas l’audience phénoménale de ce blog, au contraire, elle a même connu un pic incroyable de fréquentation le 17 janvier dernier avec 670 visiteurs en une journée (alors que ça tourne plutôt autour de 100 visites quotidiennes d’habitude). Il m’a fallu un moment pour comprendre et puis les commentaires sont venus éclairer ma lanterne en berne. Ce soir là en effet, le 20 heures de PPDA a diffusé un sujet sur les maisons préfabriquées Living Home dont j’avais parlé ici-même en février dernier (quand je vous dis que je suis un précurseur!). Résultat immédiat grâce au référencement de l’ami Google, pléthore de visites et de commentaires à partir de 20h41. Bon je vous rassure tout de suite, les gens sont venus, ont vu puis sont repartis (pas convaincus?). Ils ont quand même laissé des commentaires sur le thème « Je veux la même! Où c’est qu’on l’achète? » C’est marrant quand même comme les gens ont besoin de parler après avoir vu un truc qui leur a plu à la télé, il y a une espèce d’envie de partager son enthousiasme. Et y a même un petit malin qui a essayé de s’improviser « importateur exclusif en France » en bricolant une page web à la va-vite (les escrocs sont partout!).

Bon enfin tout ça pour dire que je ne poste plus beaucoup mais que j’existe encore! Je suis à vrai dire assez pris par d’autres projets webistiques, en particulier Phileas qui revient tout juste de Nouvelle Zélande, le photoblog collaboratif » Petits recadrages entre amis » (si vous aimez la photo allez y faire un tour) et le lancement prochain de Ma Titine. A cela s’ajoutent des livres à lire, des émissions à écouter, un boulot à faire tourner et une famille à s’occuper! Ca ne laisse pas pas tellement de temps de cerveau disponible pour traquer les dernières idées innovantes.

Fév03

4 jours par semaine, c’est ta peau contre ma peau …

J’adore les  vacances parce que c’est le seul moment où j’ai vraiment le temps de lire. Le reste de l’année, mon temps est trop morcellé pour avoir vraiment le temps de m’installer dans mon hamac avec une bouquin. J’ai donc profité de ces congés de fin d’année pour lire un bouquin de Pierre Larrouturou dont j’avais entendu parler à la radio et qui avait attiré ma curiosité: Pour la semaine de 4 jours.

Pierre Larrouturou, pour ceux qui ne le connaissent pas, c’est donc l’inventeur de la semaine de 4 jours, concept présenté trop souvent de façon schématique comme un « truc de fainéant ». Et pourtant, à lire le livre dans lequel il expose son projet, c’est beaucoup plus que cela. Le livre a été écrit en 1999, c’est à dire peu de temps après la mise en place des 35 heures. Larrouturou y pronostique déjà le relatif échec des 35 heures (il estime qu’elle créera 150000 emplois et c’est grosso modo ce qui s’est passé). Il prédit aussi que l’échec cette mesure servira de justification pour mettre en place une plus forte dérégulation du travail, dérégulation qui pourrait être mises en place par un certain Nicolas Sarkozy. Le gars connait donc bien ses sujets et a le talent de les rendre à la fois accessibles et passionnants. J’ajoute que Pierre Larrouturou est ingénieur agro, a travaillé plusieurs années chez Andersen Consulting puis à la commission européenne avant de rejoindre le PS.

Difficile de résumer ici le dispositif des 4 jours, le bouquin est assez dense, mais voici quelques points clés:

  • les gains de productivité et le faible niveau de la croissance en France ces dernières années ne laissent pas beaucoup le choix, il faut partager le travail de façon plus équitable si on veut faire baisser le chômage (4 millions de chômeurs aujourd’hui)
  • le dispositif des 4 jours à la carte doit être négocié entreprise par entreprise en fonction des impératifs de chacune d’elles. Pour certaines, ce pourrait être 4 jours au lieu de 5, mais aussi 4 mois et le 5ème chômé, voire une année « sabatique » sur 5, …
  • l’objectif est de limiter la baisses de salaire entre 0 et 5% (0% pour les plus bas salaires)
  • le maintien de la compétitivité des entreprises est assuré par un allègement de leurs charges si elles s’engagent à créer dans le cadre de ce dispositif 10% de CDI. C’est le budget de l’UNEDIC qui finance cet allègement de charge en partant du principe que la baisse du chômage engendrée par cette mesure permet de faire baisser le budget de cette institution
  • les estimations parlent d’une création possible de 1.5 à 2 millions d’emplois
  • la semaine de 4 jours permet bien sûr aux salariés de travailler moins mais fournit aussi plus de flexibilité aux entreprises
  • 400 entreprises de tailles et activités diverses (Fleury Michon, Mamie Nova, des PME, un cabinet d’avocat) sont déjà passées à la semaine de 4 jours avec succés
  • la semaine de 4 jours doit faire l’objet d’un grand débat national et être adoptée par référendum
  • cette proposition implique un véritable changement de société et appelle un nouveau contrat social. Elle ouvre des perspectives intéressantes en offrant plus de temps tout au long de la vie pour se former, développer des projets personnels, s’occuper de l’éducation de ses enfants, etc

Il reste encore des questions en suspens – que je ne vais pas manquer de poser à l’auteur vu qu’il laisse son adresse mail – mais l’analyse de Pierre Larrouturou est solidement argumentée et particulièrement convaincante.
Voilà donc un homme qui a une vision pour notre pays, qui a des idées innovantes et audacieuses, qui a une expérience du terrain, qui sait être pédagogue et que bizarrement on n’entend pas. Je ne dis pas qu’il a forcément raison, ni  même qu’il est le sauveur providentiel de la France, mais j’estime que par ses écrits il a prouvé un certain sérieux, et qu’il apporterait 100 fois plus dans un débat télévisé que la spécialiste de la « colère saine » ou le chantre du « travailler plus pour gagner plus » pour ne nommer qu’eux. Il était d’ailleurs candidat à l’élection présidentielle en 2007 (avec un slogan pourtant marquant « Ne votez pas pour moi, mais écoutez ce que j’ai à dire ») et personne ne s’en souvient. Pourquoi? Pas assez « dans le moule » sans doute: il n’a pas fait l’ENA, n’a pas les bons réseaux et ne se mêle pas des querelles de parti dans lequel le PS est en train de s’enfoncer.

Une fois de plus et sans céder au discours « tous pourris », je reste pantois devant le niveau de la politique dans notre pays: elle est le domaine réservé des vieux briscards, des jeunes aux dents longues, des amis des médias, des intrigants, des adeptes de la langue de bois et des grands théoriciens. Et d’élection en élection, on espère que ça va changer, et de suffrage en suffrage, on est à chaque fois un peu plus désappointé.

Jan10

Tag attack

images-1   Voilà la « killer application » (comme disent les djeunes branchés) qui va à coup sûr se développer en 2008 et envahir petit à petit notre quotidien. Cette technologie existe pourtant depuis plus de 2 ans mais toutes les conditions n’étaient pas encore réunies pour qu’elle émerge. Cet espèce d’étiquette est un « tag », une version modernisée du code barre en quelque sorte. Alors qu’un code barre permettait de coder une dizaine de chiffres, un tag permet de coder jusqu’à 3600 caractères. Autant d’informations dans un carré de 1 cm de coté, c’est déjà fort. Mais le plus fort, c’est qua vous avez tous dans votre poche ou votre sac à main de quoi lire ce tag. Eh oui, un simple téléphone mobile équipé d’un appareil photo et d’un petit logiciel suffit pour le décoder, incroyable non? Bon c’est bien, mais si il faut que je prenne le truc en photo pour qu’ensuite je puisse lire le texte qu’il contient, c’est quand même pas très pratique, autant mettre directement le texte sur l’étiquette. Pas faux en effet! C’est pour ça que ce système ne s’est pas encore tellement développé. Les applications manquaient. Mais voilà qui va changer avec l’arrivée des forfaits Internet illimités sur téléphone mobile comme a commencé à le proposer SFR récemment. Je m’explique.

L’Internet mobile, c’est sympa mais c’est inutilisable tel quel. Surfer sur une écran grand comme un timbre poste, entrer une adresse internet avec un clavier numérique conçu pour des doigts de schtroumphs, c’est impraticable. L’intérêt de l’Internet mobile c’est de pouvoir accéder ponctuellement à des informations liées au contexte dans lequel vous vous trouvez. Et c’est là qu’interviennent les tags. Dans un tag, on peut stocker du texte je l’ai dit mais on peut surtout sotcker un lien Internet. Et hop, vous voyez un tag, vous le prenez en photo et vous êtes automatiquement redirigé sur le site correspondant. Quelques exemples d’applications:

  • vous vous promenez dans la rue, vous voyez une affiche de pub pour un produit qui vous intéresse, bam photo du tag et vous êtes sur le site du produit avec une petite video de démonstration.
  • vous lisez un journal papier, l’article vous intéresse, vous souhaitez le conserver dans un coin, bing photo du tag de l’article, et vous enregistrez l’article dans votre téléphone ou sur votre espace web.
  • vous êtes dans un magasin, vous souhaitez en savoir plus sur un ingrédient, la façon de le cuisiner par exemple, plouf photo et vous avez tout instantanément sous la main.
  • vous rencontrez quelqu’un, oubliez sa carte de visite qui risque de se perdre au fond d’une poche et de finir à la machine à laver, photographiez plutôt son tag perso et vous archiverez immédiatement ses coordonnées.

Voilà, en gros, les tags sont une sorte de passerelle entre le monde virtuel et le monde physique. Je pense que les applications sont très nombreuses et qu’on n’a pas fini d’en entendre parler.

Pour en savoir plus:

Jan08

Rodin des doigts

105  Pour les mégalo-nombrilistes à l’ego surdimensionnés, en attendant d’avoir votre statue en pied à Central Park ou votre buste dans la Galerie des Glaces, je vous propose de commencer par une mini-figurine à votre effigie. Quatre photos (face, dos, côté droit, côté gauche) suffisent à 1miniyou pour fabriquer votre mini-moi. Et en plus, ils vous laissent le choix du costume! Le résultat, pour la modique somme de 44€, est bougrement ressemblant.

Voilà donc un truc rigoureusement inutile, mais dans la série « cadeaux-à -la-con », c’est quand même pas mal. Moi je me demande si je ne vais pas m’en faire faire une pour mettre sur la calandre de ma Rolls!

Déc18

La moquette de Latché

barcamp_second_life Je suis en train de lire « l’Avenir du travail« , un bouquin de prospective écrit sous la direction de l’incontournable Jacques Attali (celui là, faudra qu’il m’explique comment il fait parce que j’ai l’impression qu’il a 3 vies quand je n’en ai qu’une seule!). L’ami Jacques et ses compères y pronostiquent entre autres que d’ici 2050, la moitié des gens travailleront dans des mondes virtuels du genre de Second Life. Pour ceux qui ne connaissent pas, Second Life est un univers 3D accessible par Internet qui reproduit le monde réel: chaque membre y est représenté par un avatar, on peut y construire des maisons et des bâtiments et on peut y faire ses courses avec la monnaie locale, le linden-dollar. Sur le coup, je dois bien avouer que je me suis dit « le Jacques, il a dû trop fumer la moquette de Latché quand il était conseiller de Mitterrand, ça a fini par lui attaquer le cerveau ». Il faut dire que je suis plutôt sceptique sur l’intérêt de Second Life. Je  n’ai déjà pas assez de temps pour faire tout ce que je veux dans ma vie normale, si je dois en plus mener une deuxième en parallèle, je n’ai plus qu’à racheter le stock mondial de Guronsan. C’est en discutant avec Benoît lors du dernier Blog sur garonne que j’ai compris.

J’explique: Benoît a une jolie boutique en ligne d’articles nautiques. Dernièrement, il a organisé une vente privée sur Second Life. Il a tout simplement installé un chapiteau dans cet univers virtuel et a proposé pendant 4 heures des articles aux cyber-habitants à des prix avantageux. L’opération a bien marché et il en est ressorti convaincu. Pourquoi? Tout simplement parce que Second Life lui a permis de recréer une relation-client avec ses potentiels acheteurs comme dans n’importe quel magasin du monde réel. Grâce à son avatar, il a pu discuter avec eux, les conseiller, recueillir leurs souhaits et leurs attentes, autant de choses qu’il ne peut pas faire au travers de son site de vente en ligne. En quelque sorte, Second Life permet de redonner un visage humain au e-commerce. Une problématique que l’on retrouve chez de nombreux spécialistes du e-commerce, consultez par exemple le blog de Michel de Guilhermier et son dernier bébé Inspirationnal Stores si vous voulez vous en convaincre.
Ainsi à l’heure où les entreprises cherchent à étendre leur champ d’action au monde entier, mais que dans le même temps les problèmes écologiques et la raréfaction du pétrole pourraient bientôt rendre les transports de plus en plus chers et de moins en moins praticables, Second Life offre une solution simple, abordable et efficace pour abolir les barrières et les distances tout en préservant les relations humaines.

S’il reste un peu de moquette à Latché, vous m’en mettrez un mètre-carré Monsieur Attali …

Déc09

L’Etat business-angel?

A force de lire les blogs de créateurs d’entreprises, j’en suis arrivé à la conclusion que le moyen le plus simple de monter sa boîte, c’est encore de se faire licencier par son employeur pour pouvoir toucher les ASSEDICs pendant 2 ans et avoir ainsi le temps de développer son projet sans se soucier des rentrées d’argent. La « combine » est connue et acceptée à tous les niveaux mais ne me semble pas vraiment satisfaisante, ni pour les créateurs, ni pour l’Etat. Je préfèrerais un mécanisme clair d’aide à la création d’entreprise qui inciterait à se lancer tout en limitant les risques pour le créateur. Aujourd’hui finalement, c’est l’Etat qui se retrouve en position d’investisseur et qui finance la plupart des créations d’entreprises au travers des ASSEDICs. Tant mieux, ça favorise la création d’entreprise. Oui mais ça laisse les créateurs dans un statut un peu batard de chômeur-créateur (sont-ils comptabilisés dans les chiffres du chômage??) et l’Etat qui est le pourvoyeur de fond au départ ne récupère jamais sa mise (hormis par les charges que paiera l’entreprise par la suite). Il ne me semblerait pas illogique que l’Etat, en tant que premier investisseur, soit propriétaire d’une petite partie de l’entreprise et qu’il touche des dividendes en cas de réussite. On aurait alors une relation plus saine et plus équilibrée entre les deux partenaires. Ca vous semble aberrant comme idée? Vous en pensez quoi?

Déc07

Gribouillages

51WFF5K0K7L._AA240_ Voilà le genre  d’OVNI que j’adore, un livre tellement inclassable que le vendeur a été incapable de le retrouver dans les rayons quand je lui ai demandé! Le « Cahier de gribouillages pour les adultes qui s’ennuient au bureau » est une merveille d’humour et de finesse. Un vrai cahier de gribouillage avec à chaque page une illustration et une instruction vous invitant à compléter cette illustration. Par exemple: une page avec le mot « Problèmes  » écrit en gros et l’instruction « Tirez un trait sur vos problèmes », une page avec une patate et l’instruction « Vous en avez gros sur la patate, dessinez le ». En résumé, une sorte de défouloir salvateur pour les moments de détresse au boulot. A 7€50, voilà un cadeau original et pas cher pour Noël.

Déc05

Le retour des Elfes

Le truc avait débarqué sans crier gare à pareille époque l’année dernière, suscitant à chaque fois l’hilarité générale. Il faut dire que le résultat était impayable et fonctionnait à tous les coups. Dans la foulée de ce coup de génie du marketing viral, je m’attendais à voir se multiplier ces petites vidéos, j’imaginais même un YouTube de la vidéo personnalisable où chacun pourrait apparaître en vainqueur du Tour de France, ridiculiser son patron ou apparaître dans des scènes cultes du cinéma. Je trouvais ça tellement Web 2.0 que je ne doutais pas que quelqu’un sauterait sur l’occasion pour en faire un best-seller du web. Et puis …. rien! Un an après, les Elfes ressortent; désormais vous pouvez danser à plusieurs et ajouter votre propre voix. Mais ils restent désespérément seuls! Alors en 2008, quelqu’un exploitera-t-il le créneau? Une petite idée en passant: le top ce serait de pouvoir filmer sa tête et mimer l’effort pendant la performance!

Nov25

Rocco Siffredi

41gMH33ccAL._AA240_ Je viens de terminer la lecture du livre de Chris Anderson intitulé « The long tail », que l’on pourrait traduire littéralement par « La longue queue » (ce qui vous vaut ce titre de billet absolument navrant et racoleur j’en conviens!) ou de façon plus politiquemennt correcte par « La longue traîne ». Je ne vais pas y aller par 4 chemins, ce livre est génial, je l’ai dévoré en un week-end et je le conseille fortement à tous ceux qui s’intéressent à Internet et à l’économie numérique. Chris Anderson, ancien rédac’chef du magazine culte Wired, y explique en long, en large et en travers, avec force exemples et chiffres à l’appui, comment Internet à révolutionné le commerce et l’économie dans de nombreux secteurs.

Qu’est-ce donc que cette fameuse théorie de la longue traîne qui vaut à l’ami Chris pareilles dithyrambes de ma part? Pour les flemmards qui auraient l’immense tort de ne pas lire ce livre, je vais essayer de faire une petite synthèse. Prenons une librairie et présentons sur un graphique la liste de ses produits en abscisse et leur popularité en ordonnée. Quelle que soit la librairie étudiée, vous obtiendrez à peu près ça.img_1176389036962

Comme on pouvait s’y attendre, on trouve des best-sellers qui se vendent très bien en tête de la courbe et puis des navets littéraires qui se vendent très mal en queue de la courbe. Jusqu’à présent, en se basant sur cette courbe, on disait que 20% des produits permettaient de faire 80% du chiffre d’affaire. Avec sa thérie, Chris Anderson remet en cause ce rapport. Selon lui, grâce à Internet, la traîne de la courbe peut constituer un chiffre d’affaire aussi important que la tête. Pourquoi donc? Trois points indissociables sont à retenir:

  • L’offre: quand votre petit libraire de quartier est obligé de limiter son offre à quelques milliers de livres du fait de la taille de son magasin, Amazon peut en proposer plusieurs millions. Les rayonnages de son magasin en ligne sont extensibles à l’infini pour un coût dérisoire (quelques serveurs de plus!). L’éventail de produit s’élargissant, la traîne s’allonge naturellement.
  • La demande: tandis que la zone de chalandise du libraire du coin se limite à votre quartier ou à votre ville, celle d’Amazon n’a pas de limite, elle est tout simplement mondiale. Amazon est accessible à n’importe quel pékin pourvu d’un ordinateur et d’une connexion Internet. Et dans cette clientèle gigantesque vous trouverez toujours une personne intéressée par cette ouvrage obscur traduit du mongol et traitant de la transhumance des vaches en Arizona! En augmentant sa clientèle, on fait naturellement monter le niveau de la courbe et dans une plus forte mesure celui de la traîne.
  • L’adéquation entre l’offre et la demande: rien ne sert d’avoir une offre pléthorique et une clientèle nombreuse si les clients ne trouvent pas ce qu’ils cherchent. D’autant plus que si le magasin s’étend à perte de vue, y retrouver un produit ultra-spécifique peut s’avérer être une vraie  gageure. C’est sans doute là l’enseignement le plus important de cette théorie: Internet grâce aux moteurs de recherche, aux recommandations, aux notes des utilisateurs, aux aperçus, est un outil fabuleux pour permettre au client de trouver exactement ce qu’il cherche. Ceux  qui maîtrisent ce point sont les leaders sur Internet aujourd’hui, dans le commerce bien sûr, mais dans bien d’autres domaines aussi. Demandez-vous pourquoi eBay, Google (avec ses pubs en particuliers) et Wikipedia s’inscrivent complètement dans la théorie de la Longue Traîne.

Ce livre est une mine, d’abord parce qu’on y apprend plein de choses, ensuite parce qu’il sucite quantité d’idées et de réflexions personnelles, le genre de livre qu’il faut lire avec un bloc note à portée de main. Un livre rare donc, sautez dessus!

Nov08