L’imparfait du subjectif

Le dream de l’Orient Express

Locomo

Bon, c’était un peu silence radio ces derniers temps, vous l’aurez sans doute noté. D’abord parce que j’étais une nouvelle fois en Italie pour le boulot la semaine dernière, ensuite parce que je dois bien avouer que l’élection présidentielle occupe une bonne partie de mon temps de cerveau disponible! Mes divagations bloguistiques me paraissent parfois bien dérisoires comparés aux sujets de la campagne qui engagent l’avenir de la France. Néanmoins, mon voyage jusqu’en Toscane a été une nouvelle fois l’occasion de quelques réflexions sur les voyages en avion.

Il faut donc à peu près 6 heures pour rallier Toulouse à Florence avec un passage obligé par Paris faute de vols directs, 6 heures que l’on peut qualifier d’improductives puisqu’on passe son temps à passer d’une salle d’embarquement à un avion et vice versa ou à courrir le 2 kilomètre départ arrêté entre le terminal D et le terminal F de CDG. A cette impression de perte de temps, s’ajoute le fait que l’avion est de plus en plus pointé du doigt pour son impact négatif sur l’environnement (100 fois plus polluant que le train selon l’ADEME), ce qui chiffonne un brin ma bonne conscience écologiste. Il y a donc un espace pour un moyen alternatif à l’avion et le train a, de mon point de vue, un belle carte à jouer, même (surtout?) dans le cadre de voyages d’affaire.

Petite parenthèse -J’ai personnellement souvenir d’un Paris-Venise fabuleux effectué en train de nuit. Pour ceux qui ne l’ont jamais fait, je le conseille vraiment, le Paris-Venise est un train de grande classe avec des cabines de luxe pour deux personnes et l’arrivée à la gare de Venise sur le Grand Canal au petit matin est un enchantement-Fin de la parenthèse.

Les avantages du train de nuit? Plutôt que de partir en début d’après-midi, je pars dans la soirée, je ne perds donc pas mon après-midi de travail, je peux voir mes enfants avant de partir et j’économise une nuit d’hôtel. Mais le train de nuit souffre encore d’une image vieillote et spartiate (à juste titre d’ailleurs). Il faudrait le repenser et le moderniser pour le rendre vraiment attractif, j’ai quelques idées là dessus:

• des compartiments individuels avec un bloc WC/douche intégré
• un très bon niveau de confort notamment en terme d’insonorisation (on a fait beaucoup de progrés là-dessus)
• un vrai repas pour le diner du soir (certains trains de nuit ont un vrai wagon restaurant) et un petit déjeuner
• un espace de travail modulable avec connexion à Internet pour travailler seul ou à plusieurs
• un accueil personnalisé dans les gares avec un espace de repos pour les arrivées très matinales, un service de petit déjeuner, la remise d’une voiture de location en main propre à l’arrivée sans avoir à passer par le bureau du loueur
• des services annexes, par exemple les journaux du jour, le prêt de DVD, etc

Quand on connait le prix des billets d’avion que payent les entreprises (plusieurs centaines d’euros), je pense qu’il y a de la marge pour proposer des services de qualités dans un train de nuit « business ». Certains train de nuit s’approchent de ce concept: Euronight, Wagon-Lits, Hotel Train. Mais leur réseau reste souvent national. Il faudrait arriver à développer un vrai réseau européen desservant les grandes villes et offrant un niveau de prestation standard quel que soit le pays. L’ouverture prochaine des voies ferrées européennes à la concurrence (qu’on l’approuve ou pas …) pourrait sans doute être l’occasion de développer un tel service. En ce qui me concerne, je signe tout de suite, qui monte avec moi?