L’imparfait du subjectif

Sarkozy est-il un vrai libéral?

Economico, Politico

Y a quand même un truc qui m’intrigue dans le discours de Nicolas Sarkozy, comment peut-il d’un côté exalter les vertus du travail, encourager la rémunération au mérite, et de l’autre militer pour la disparition des droits de succession. Il y a là un paradoxe que je ne m’explique pas. S’il y a bien de l’argent qui n’est pas mérité c’est celui qui provient d’un héritage. Car c’est de l’argent gagné sans même esquisser un début de lever de petit doigt. Si j’osais un mauvais jeu de mot, je dirais que c’est de l’argent tombé du ciel. Je ne parle pas des petits héritages, il est légitime de vouloir laisser quelquechose à ses enfants. Je parle des fortunes qui sont transmises de génération en génération et qui permettent à des troupeaux de fils à Papa (de filles à Maman) de vivre grassement et dans la plus parfaite oisiveté grâce au seul labeur d’un génial aïeul. Ne nous méprenons pas c’est bien ceux là que Nicolas Sarkozy vise quand il parle d’abolir les droits de succession. A mon sens, c’est une décision qui remet tout simplement en cause les principes d’égalités des chances et de justice sociale pourtant si chers à la France.

Ce qui est intéressant c’est de se souvenir que Georges Bush Jr a lui aussi voulu supprimer les droits de succession il y a quelques années. Mal lui en a pris, il s’est trouvé confronté à une forte opposition. De la part des ouvriers, des petites gens? Non, ce sont les milliardaires américains, les Georges Soros, Rockfeller, Warren Buffett et autres Bill Gates (dont j’ai déjà parlé ici) pas franchement anti-libéraux, qui l’ont retoqué. Le rêve américain, celui des vrais libéraux, c’est de construire sa fortune en partant de rien et à la sueur de son front, pas d’hériter du patrimoine de ses ancêtres.

Nicolas Sarkozy, qui ne cache pas son admiration pour le modèle Américain, ferait bien d’y réfléchir un peu s’il veut être cohérent dans son discours!

Un article et un autre qui traitent du sujet.