Embarquement porte 36

Une fois n’est pas coutume, j’étais la semaine dernière en Italie pour quelques jours de découverte gastronomique de la Toscane travail accharné. Les 4 vols (aller-retour) qu’il m’a fallu emprunter pour relier Toulouse à Florence m’ont donné le temps de m’interroger sur l’efficacité du transport aérien (ça doit être la déformation conscience professionnelle!). Car il faut bien reconnaître que les voyages en avion sont largement perfectible. C’est bien simple, sur des trajets courts comme celui-ci, on passe plus de temps à attendre quà voler! On attend partout: pour récupérer son billet, pour enregistrer ses bagages, pour passer les contrôles de sécurité; pour monter dans l’avion, pour décoller, pour sortir de l’avion, pour récupérer ses bagages, … et si on a une correspondance, c’est rebelote et dix de der!

Un truc bête, dans un A320, il y a 4 portes, pourquoi est-ce qu’on n’en utilise qu’une seule pour faire monter et descendre les passagers? Probablement parce que les aéroports sont conçus de telle façon que, pour ces avions, une seule passerelle peut venir s’arrimer à l’avion. Si c’était à refaire, moi je verrais bien une sorte de gare, avec des quais de part et d’autre, où les avions s’arrêteraient quelques minutes pour charger ou décharger leurs passagers avant de continuer leur chemin vers leur place de parking. On utiliserait alors toutes les portes et on pourrait potentiellement diviser par 4 ces temps d’attentes.

 Vous allez me dire qu’il est de toutes façons trop tard pour modifier les aéroports. Vous n’avez pas complètement tort sauf que de nouveaux venus dans le transport aérien pourraient bien venir bouleverser l’ordre établi: les compagnies à bas coût (ou low costs pour les adeptes de la langue de Shakespeare). Elles représentent maintenant une part non négligeable du traffic aérien dans le monde et ont l’ambition d’aller encore plus loin en proposant toujours plus de vols et à des tarifs moins chers. Dans cette optique, réduire le temps de « demi-tour » des avions au sol est un des éléments clés pour augmenter leur rentabilité. Elles pourraient donc être intéressées en premier chef par des aéroports mieux conçus leur permettant d’améliorer significativement leurs temps de demi-tour. Or, elles ont désormais les moyens de faire pression sur les aéroports. A Marseille, elles ont développé un terminal « spécial low-costs », moins luxueux que les autres mais aussi moins cher à exploiter. D’ailleurs, il n’y a pas de passerelles dans cet aérogare, les passagers descendent directement sur le tarmac et utilisent deux escaliers pour monter dans l’avion. A Londres, c’est carrément tout un aéroport (London Stansted) qui est consacré low-costs.

On pourrait donc bien voir le visage de nos aéroports évoluer dans les années qui viennent. Et la concurrence de plus en plus pressante du TGV, pourrait bien pousser les compagnies traditionnelles comme Air France à suivre le mouvement.

Jan22

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