L’imparfait du subjectif

Des camemberts pour sauver notre planète

Ecolo

Les vacances de Noël ont été pour moi l’occasion d’une intéressante discussion sur l’écologie avec Aymeric, un copain actuellement expatrié au Brésil. Il m’expliquait qu’il trouvait les Brésiliens beaucoup plus impliqués que les Français dans la protection de l’environnement, notamment dans les petits gestes quotidiens (économies d’électricité, utilisation des transports en communs, ….). Une de leur grand qualité selon lui, c’est qu’ils n’hésitent pas à prendre les problèmes à bras le corps en mettant rapidement en place les moyens nécessaires pour obtenir des résultats concluants. Un exemple? L’entreprise d’Aymeric a décidé de réduire la consommation de papier imprimante pour faire des économies de papier et limiter sa quantité de déchets. Ils ont donc installé un petit logiciel qui permet de comptabiliser le nombre de feuilles imprimées par chaque salarié et de publier chaque mois un classement des plus gros consommateurs de papier. Les économies ont été spectaculaires, Aymeric, qui figurait au départ dans le Top 3 (vive la France, Marseillaise s’il vous plait!) a fait chuter sa consommation à 22 feuilles par mois!

Ceci m’inspire plusieurs réflexions:

• d’abord, voilà déjà une bonne leçon pour nous Français et pour nos hommes politiques qui se glorifient régulièrement dans les médias (à l’instar de Jean-François Copée lundi sur France Inter) de faire partie des nations les plus en pointe sur l’environnement et le développement durable. La réalité, c’est qu’on a beaucoup à apprendre des autres et que, comparé à l’Allemagne, à la Suède ou au Brésil, on est très en retard.
• ensuite, je me demande si ce genre de mesure serait bien reçue en France. Pointer ainsi du doigt un salarié en particulier, même si c’est pour la bonne cause et dans un esprit de progrés, c’est rarement bien accepté par les syndicats.
• enfin, cet exemple me conforte dans l’idée que c’est grâce à des moyens de mesure et à des indicateurs qu’on saura sensibiliser et motiver les individus à agir pour l’environnement dans leur vie de tous les jours. Qu’on nous donne des moyens faciles et visuels (genre graphiques ou camemberts) de suivre l’évolution de notre consommation d’électricité, d’eau, de gaz et de carburant ainsi que du volume de nos poubelles, qu’on établisse des chiffres références et des objectifs par foyer (pour une personne seule, pour une famille de 4 personnes) et nous saurons nous situer par rapport aux autres et mesurer de façon objective le fruit de nos efforts pour l’environnement. Eric, dont je vous invite à visiter l’excellent blog, se construit lui-même ces indicateurs (au prix d’un peu de temps et de sueur j’imagine) et en tire des informations particulièrement instructive. Nous devrions tous avoir les moyens de faire de même, qu’on ait un PC ou pas. Dans le même ordre d’esprit, ça ne me choquerais pas que notre président, au cours de sa cérémonie des voeux annuelle, dresse un bilan écologique de la France et présente en quelques graphiques, les principaux chiffres de l’évolution de notre consommation d’énergie globale. Car si c’est la France qui s’est engagée dans le protocole de Kyoto, c’est tous les français qui doivent se sentir concernés. Si le prochain président m’entend …