L’imparfait du subjectif

Un paquebot dans mon jardin

Culturo

C’est rare que je regarde la télé. C’est encore plus rare que je regarde la télé et que j’y trouve un intérêt. Pourtant je dois bien avouer que le reportage de Thalassa diffusé vendredi dernier m’a scotché, un de ces reportages qui vous marque pour quelques années. L’histoire: un mineur de Moselle, passionné de paquebots depuis qu’il a vu le France à l’âge de 10 ans, décide à 45 ans, après avoir fait plusieurs maquettes de bateaux télécommandées, de faire une réplique au 1/8ème du Majesty of the seas. Il faut quand même vous dire que 1/8ème ça fait 33m de long et que pour corser le tout notre homme veut en faire un vrai bateau qui pourra naviguer et sur lequel il pourra habiter. On se dit le gars est fou, qu’il ne se rend pas compte du boulot que ça représente, qu’il jettera l’éponge après quelques mois. On le suit quasiment au jour le jour, pendant les 12 ans qu’ont duré le projet, petit à petit on réalise qu’il va aller au bout et on se prend d’admiration pour son talent et son génie du bricolage certes, mais surtout pour sa détermination et son opiniatreté à poursuivre son rêve sans jamais douter ou presque qu’il soit réalisable. Et c’est touchant de voir le capital de sympathie qu’il gagne et l’engouement qu’il génère presque sans rien faire, juste parce qu’une telle entreprise mérite d’être aidée, surtout parce qu’en l’aidant les gens ont l’impression d’être eux aussi acteurs de ce rêve complètement fou. Des ouvriers des chantiers de Saint Nazaire prennent sur leurs vacances pour lui filer un coup de main, des ingénieurs refont les calculs de flottabilité, des patrons de magasins de bricolage lui donnent du matériel, une compagnie maritime lui offre une croisière, c’est toute une chaîne de solidarité qui se met naturellement en place. Inutile de dire que la mise à l’eau (réussie) du bateau est un de ces beaux moments d’émotion comme nous en offre trop rarement la télél. Et lui, les yeux rivés sur son objectif ne se départit jamais de sa simplicité répétant à l’envie “quand on veut on peut”. Ou comment une idée folle devient réalité …. chapeau!